Un monde de brut
Nelson Boisvert
Nul n'ignore que le 22 avril, la plateforme pétrolière Deepwater Horizon - exploitée par la Bristish Petroleum (BP) - a sombré dans le golfe du Mexique à la suite d'un incendie. Depuis ce tragique accident, le puits laisse échapper quotidiennement 5 000 barils de brut, provoquant l'une des pires catastrophes écologiques jamais enregistrées aux Ãtats-Unis. La marée noire couvre actuellement plus de 25 000 km² et affecte une zone marine très riche en biodiversité et d'une importance majeure pour les pêches et l'aquaculture. La nappe de pétrole menace désormais les marais côtiers de Louisiane qui constituent un sanctuaire de premier plan pour la faune. De nombreuses espèces risquent d'y périr, victimes de cette négligence humaine qui va entraîner la destruction du plancton, l'engluement des algues, l'intoxication des poissons et des mammifères marins, la souillure du plumage des oiseaux... Au Québec, à l'heure de procéder à nos choix énergétiques, souvenons-nous du Saint-Laurent et assurons-nous, pour le bénéfice des générations futures, de nous protéger d'un tel incident eu égard à ses conséquences dévastatrices aux plans écologique, économique et social.